Alimentation et santé, rapport du CIRC

Le 06/11/2015

Dans un communiqué de presse du 26/10 dernier, le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) classe la consommation de viandes rouges comme probablement cancérogène pour l'homme (groupe 2A) et celle de viandes transformées comme cancérogène pour l'homme (groupe 1). 

 

Dans les viandes rouges, le CIRC intègre le bœuf, mais aussi le veau, le porc, l'agneau, le mouton, le cheval et la chèvre. Les produits carnés transformées font référence à la viande transformée par salaison, maturation, fermentation ou encore fumaison. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait déjà effectué une revue d'ensemble des relations entre nutrition et cancers : dès 2011, elle a ainsi mis en évidence « une relation convaincante entre consommation de viandes rouges ou de viandes transformées (charcuteries) et augmentation de la probabilité de développer certains cancers ».

 

Un enjeu de santé publique

Selon la littérature scientifique, chaque portion de 50g de viande transformée consommée chaque jour augmente le risque de cancer colorectal de 18% (source : OMS). Les recommandations de l'Anses visent ainsi à limiter la consommation de viandes à 500g/semaine au plus et à varier les sources de protéines animales (œufs, viandes, poissons) et les types de viandes, par un régime équilibré.

L'Anses rappelle que les cancers sont des maladies complexes, résultant de l'interaction entre de nombreux facteurs (génétique, comportement, environnement) au rang desquels l'alimentation. Les risques liés à la consommation d'un aliment précis doivent ainsi être évalués au regard des bénéfices qu'ils peuvent apporter, notamment sur le plan nutritionnel. Une réflexion « en cours » qui concerne aussi l’actualisation des repères nutritionnels et alimentaires nationaux, qui appuieront les recommandations du PNNS.

 

Consommation ≠ surconsommation

Président d'Agores, Christophe Hébert analyse : « les résultats du rapport interviennent dans un contexte de lobbying des végétariens et des anti viandes. Or,
les viandes constituent bien une source d'apports en fer non négligeable pour les enfants et les adolescents. Agores soutient donc le courrier de l'interprofession bovine envoyé aux maires en septembre dernier ».

La parution du rapport ne doit donc pas conduire à dramatiser la consommation de viande rouge. « Il s'agit de la réflexion de pays riches qui commencent à s'inquiéter de leur surconsommation de produits carnés,  d'une manière générale », poursuit Christophe Hébert. « Or, la consommation raisonnable et raisonnée n'est pas plus néfaste pour la santé que tous les autres aliments. Plutôt que d'entretenir une peur de l'alimentation au risque de développer des pathologies (néophobie, obésité, anorexie...), il convient de s'interroger sur nos modes de production et de consommation pour tendre vers de nouvelles démarches de consom'actions plus citoyennes ».

 

Une problématique qui fait écho aux préoccupations de la restauration collective autour du mieux manger, dans le respect des recommandations nutritionnelles du GEMRCN. 

 

Consulter le communiqué de presse de l'OMS « Le programme des Monographies du CIRC évalue la consommation de la viande rouge et des produits carnés transformés » (OMS, 26 octobre 2015).

Consulter la FAQ sur la cancérogénicité de la consommation de viande rouge et de viande transformée (OMS, octobre 2015).

Consulter le courrier de l'interprofession de la viande envoyé aux maires en septembre 2015.